Paris, le 19 mars 2024
Estimated reading time: 3 minutes
Le monde du luxe et celui de l’art numérique se croisent de manière tumultueuse dans les salles feutrées de la justice.
Hermès, la maison de luxe française, poursuit son bras de fer juridique avec l’artiste Mason Rothschild au sujet de ses “MetaBirkins”, une série de tokens non fongibles (NFTs) inspirés du célèbre sac Birkin.
La bataille, qui dure depuis plus d’un an, a pris un nouveau tournant avec l’interdiction récente d’exposer les œuvres controversées en Suède.
En novembre 2021, Rothschild a mis en vente 100 MetaBirkins, des œuvres numériques colorées évoquant le célèbre sac de Hermès mais fabriquées en fausse fourrure.
Hermès a riposté, affirmant que ces NFTs sèment la confusion chez les consommateurs et portent atteinte à l’image de marque des vrais Birkins.
L’argument de Rothschild?
Ces pièces étaient un commentaire sur les pratiques sans fourrure dans la mode, tout en explorant la perception de la valeur dans le luxe.
Un jury a tranché en faveur d’Hermès l’année dernière, mais le dossier est loin d’être clos.
Le juge Jed S. Rakoff a imposé une injonction permanente à l’encontre de Rothschild, aggravée récemment par une interdiction d’exposer les NFTs au Spirit Museum de Stockholm.
Cette institution, connue pour être le gardien de la collection d’art Absolut, envisageait d’inclure les MetaBirkins dans une exposition.
Les implications de cette affaire dépassent le cadre du conflit entre deux parties.
Elles soulèvent des questions épineuses sur les droits d’auteur et la liberté d’expression dans l’ère numérique.
Rothschild, soutenu par son avocat Rhett Millsaps, maintient que le Premier amendement le protège. Hermès, cependant, reste intransigeant, refusant de commenter la décision récente du tribunal.
L’art contemporain n’est pas étranger à ce genre de polémiques.
Blake Gopnik, critique d’art reconnu, avait témoigné de l’aspect artistique des MetaBirkins, les comparant aux œuvres d’Andy Warhol.
Cependant, dans un monde où l’image de marque est roi, l’interprétation d’œuvres inspirées peut-elle franchir la limite de la légalité?
En parallèle, les enjeux économiques sont colossaux.
Le Birkin d’Hermès, introduit en 1984 et nommé en l’honneur de l’actrice Jane Birkin, est plus qu’un simple accessoire – c’est un symbole de statut vendu à des millions de dollars chaque année.
Alors que l’appel de Rothschild est en attente devant la Second Circuit Court de New York, la communauté artistique et les aficionados de la mode restent en haleine.
L’affaire MetaBirkins, à la croisée de l’art et du commerce, promet de résonner longtemps dans les annales du droit de la propriété intellectuelle.
Image de courtoisie
Opportunité de carrière M&M : Talents
[ Actualités Le M&Magazine ]