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Swatch Group sous pression : la défiance des investisseurs atteint un sommet

Finance
 | 

Paris, le 28 janvier 2025 –

Estimated reading time: 4 minutes

Swatch Group AG traverse une zone de turbulence alors que le défiance des investisseurs s’intensifie. L’horloger suisse, propriétaire d’Omega, Blancpain et Breguet, figure désormais parmi les actions les plus vendues à découverte en Europe, selon les dernières données de S&P Global Market Intelligence.

La dépendance de Swatch au marché chinois, couplée à un positionnement sur l’entrée de gamme, alimente les craintes d’un ralentissement prolongé.

Une défiance croissante des investisseurs

Les analystes sont unanimes : Swatch fait face à des vents contraires qui pèsent lourdement sur sa valorisation.

Alors que Richemont et LVMH enregistrent des gains à deux chiffres en 2025, Swatch Group peine à se relever d’une chute de 28 % en 2024. “Swatch Group est une cible facile dans le contexte actuel”, estime Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, qui a abaissé sa recommandation le mois dernier et prévoit une nouvelle baisse de 15 % dans les 12 mois à venir.

Les résultats financiers de février seront déterminants pour les investisseurs.

La dernière publication avait révélé une chute de 70 % des bénéfices, laissant l’action à des niveaux proches des plus bas observés durant la pandémie.

Les titres prêts représentent désormais 18 % du flottant, faisant de Swatch l’une des actions les plus vendues à découvert de l’indice Stoxx 600.

Une dépendance chinoise qui inquiète

La principale vulnérabilité de Swatch réside dans son exposition au marché chinois, où les dépenses en biens de luxe ont subi un coup d’arrêt.

La marque phare du groupe, avec ses modèles en plastique accessibles, est particulièrement sensible aux cycles économiques.

Contrairement aux maisons horlogères situées sur le segment ultra-luxe, Swatch peine à séduire une clientèle moins affectée par les fluctuations macroéconomiques.

“Swatch est plus exposé à la Chine que toute autre société de consommation européenne, et c’est là que la faiblesse du marché est la plus marquée”, souligne Cox.

En 2023, la Chine représentait près d’un tiers des ventes de Swatch, une dépendance plus forte que celle de LVMH sur la région Asie hors Japon (31 % du chiffre d’affaires).

Des marges sous pression et un avenir incertain

Les exportations horlogères suisses ont enchaîné trois mois consécutifs de baisse, affectées par la chute de la demande chinoise.

Les prix des modèles les plus recherchés ont atteint leur plus bas niveau depuis trois ans, fragilisant l’ensemble du secteur. “Avec un ralentissement prolongé de l’industrie horlogère jusqu’en 2025 et une base de coûts fixes élevées en francs suisses, nous passons Swatch en sous-pondération”, a déclaré Natasha Bonnet de Morgan Stanley, qui a récemment abaissé son objectif de cours .

En comparaison, les maisons ciblant une clientèle ultra-riche, telles que Hermès ou Brunello Cucinelli, ont mieux résisté. “Les segments haut de gamme du luxe restent plus résilients face aux cycles économiques”, rappelle Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel.

Une stratégie à redéfinir ?

Face à ces défis, la gouvernance de Swatch fait l’objet d’un scepticisme grandiose.

Les relations entre le groupe et la communauté financière se sont tendues après plusieurs critiques sur son manque de transparence et d’engagement actionnaire.

Un porte-parole de Swatch a refusé de commenter ces allégations.

Malgré la pression, le groupe dirigé par Nick Hayek reste fidèle à son modèle.

En septembre dernier, des rumeurs de rachat avaient soutenu le titre, avant que Hayek ne les qualifie de « pure spéculation ».

Si une privatisation n’est pas à l’ordre du jour, l’entreprise devra néanmoins convaincre les investisseurs de sa capacité à redresser la barre dans un marché toujours plus compétitif.

Pourquoi Swatch Group est-il particulièrement ciblé par les vendeurs à découvert ?



Swatch Group figure parmi les actions les plus vendues à découverte en Europe en raison de sa forte dépendance au marché chinois, qui traverse une période de ralentissement économique.
De plus, son positionnement sur l’entrée de gamme du luxe le rend plus vulnérable aux fluctuations de la demande que ses concurrents axés sur le segment ultra-premium.

Crédit photographie : Swatch Group
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