Paris, le 13 juin 2024 –
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Swatch Group AG, géant de l’horlogerie et de la joaillerie basé à Bienne, a annoncé ce jeudi une réorganisation majeure de son comité exécutif, une décision qui survient dans un contexte de pression accrue de la part des investisseurs et de difficultés persistantes dans le secteur du luxe.
Peter Steiger, figure emblématique de Swatch avec 35 ans de service, prendra sa retraite et quittera la société, marquant la fin d’une ère pour le groupe.
Steiger, reconnu pour son rôle de contrôleur en chef et ses succès en tant que responsable des opérations aux États-Unis, a été un pilier de la stratégie et de la stabilité de Swatch.
En parallèle, deux nouveaux dirigeants font leur entrée au conseil d’administration : Damiano Casafina, président-directeur général d’ETA, la société de production de mouvements horlogers, et Sylvain Dolla, PDG de la marque Tissot.
Ces nominations sont perçues comme un effort pour revitaliser la gouvernance de l’entreprise et répondre aux appels des investisseurs pour une gestion plus dynamique et transparente.
Cette réorganisation intervient alors que l’action Swatch a atteint son plus bas niveau depuis 52 semaines le 7 juin dernier.
La demande pour les montres haut de gamme du groupe a chuté en Chine continentale et à Hong Kong, deux marchés clés.
De plus, la force du franc suisse a également pesé sur les bénéfices de l’entreprise, qui a vu son action reculer de 18 % en 2024, en contraste avec un gain de 28 % pour son rival suisse Richemont, propriétaire de Cartier.
Lors d’un appel en janvier, le PDG Nick Hayek a été vivement critiqué par des investisseurs et des analystes pour le manque d’engagement de la société envers ses actionnaires.
Hayek a défendu la position de Swatch en déclarant que l’entreprise était avant tout axée sur la vente de montres, et non sur la performance de ses actions. “Swatch vend des montres, pas des actions”, a-t-il affirmé, soulignant ainsi la philosophie de gestion distincte de la société familiale.
La famille Hayek, qui détient environ 25 % du capital de l’entreprise mais contrôle près de 43 % des droits de vote, a exprimé une préférence pour la privatisation de l’entreprise.
Toutefois, cette option est limitée par leur réticence à s’endetter et à devenir dépendants des banques ou d’autres institutions financières.
En mai dernier, Swatch a élu Marc Hayek, dirigeant des marques Breguet et Blancpain, à son conseil d’administration.
Cette nomination est largement vue comme une indication d’un plan de succession potentiel, suggérant que Marc Hayek pourrait un jour prendre les rênes de l’entreprise familiale.
Les analystes de la Banque cantonale de Zurich ont souligné dans une note que Steiger était une personnalité forte et une figure clé de Swatch Group, en particulier pour son rôle dans les succès récents aux États-Unis.
Son départ marque un tournant pour Swatch, qui doit maintenant naviguer dans un environnement de marché de plus en plus complexe et compétitif.
Alors que Swatch continue de faire face aux défis du marché et aux attentes des investisseurs, la réorganisation de son comité exécutif pourrait bien être un premier pas vers une nouvelle phase de croissance et d’innovation pour ce pilier de l’horlogerie suisse.
La famille Hayek, qui détient environ 25 % du capital de l’entreprise et contrôle près de 43 % des droits de vote, a exprimé une préférence pour la privatisation de l’entreprise.
Cependant, cette option est limitée par leur réticence à s’endetter et à devenir dépendants des institutions financières.
Crédits photographies : Swatch Group
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