Paris, le 10 novembre 2023
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Dans un tour d’horizon économique qui a vu de nombreux géants trébucher, Richemont, le conglomérat suisse de luxe, annonce un retour à la rentabilité pour le premier semestre de l’année fiscale 2023-2024. Après avoir navigué dans les eaux tumultueuses d’une perte nette de 766 millions d’euros l’année précédente, l’entreprise a hissé les voiles vers un bénéfice net de 1,5 milliard d’euros.
Cette performance, cependant, ne reflète pas entièrement le tableau resplendissant que certains analystes avaient espéré peindre.
La maison mère de Cartier et d’autres marques prestigieuses comme Van Cleefs & Arpels, Piaget, Panerai et IWC, a vu ses ventes augmenter de 6% à 10,2 milliards d’euros.
Ce chiffre, bien que solide, reste en deçà des 10,34 milliards d’euros anticipés par les experts.
Cette croissance modérée dépeint un paysage contrasté pour le secteur du luxe, traditionnellement résilient, mais qui aujourd’hui ressent les effets d’une prudence accumulée de la clientèle fortunée.
Le deuxième trimestre en particulier a montré des signes de ralentissement.
Johann Rupert, le président du conseil d’administration, attribue ce phénomène à « la pression inflationniste, le ralentissement de la croissance économique et les tensions géopolitiques » qui ont pesé sur le moral des consommateurs. La comparaison avec les bases élevées de l’année précédente a également joué un rôle dans cette décélération
Dans ce contexte, la joaillerie a conservée une étoile brillante dans le portefeuille de Richemont, avec une hausse des ventes de 9%.
À l’inverse, l’horlogerie a connu une baisse de 4%, reflétant une variation des goûts et des habitudes de dépenses chez les clients haut de gamme.
La promotion de Karlheinz Baumann au poste de directeur des opérations (COO) au sein du comité exécutif souligne une stratégie interne de renforcement des opérations et de l’efficacité.
Avec un parcours débuté chez McKinsey et une expertise acquise à la tête de l’horloger IWC Schaffhausen, Baumann est bien placé pour naviguer dans les complexes d’eaux de la gestion des marques de luxe.
Malgré les défis du marché, Richemont montre une résilience notable.
La région Asie-Pacifique a affiché une croissance impressionnante de 14%, tandis que les chiffres en Europe et en Amérique témoignent d’une reprise marquée, marquée par le retour des touristes chinois en Europe.
Les résultats mixtes dégagent une reprise hétérogène au sein des différentes catégories et régions.
Richemont, sans fournir de prévisions chiffrées pour le reste de l’année, maintient un optimisme prudent. Rupert exprime une confiance « très forte » pour les perspectives à long terme du groupe.
Cet optimisme semble être une reconnaissance implicite que, bien que les vents soient changeants, la marque a les ressources nécessaires pour maintenir son cap et continuer à naviguer vers la rentabilité dans les eaux parfois imprévisibles du luxe mondial.
Crédit photographie : Richemont
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