Paris, le 14 janvier 2025 –
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Selon un récent rapport de Barclays, le secteur mondial du luxe devrait connaître une croissance modeste en 2025, portée par une hausse des dépenses aux États-Unis et un rebond prudent dans certaines régions.
Malgré les défis macroéconomiques, la résilience des consommateurs à revenus élevés et les politiques favorables des principaux marchés façonnent un paysage inégal mais prometteur pour le secteur.
Les consommateurs américains sous les projecteurs
Les États-Unis devraient stimuler la croissance des ventes de luxe cette année, avec des dépenses qui devraient augmenter de 6 %, après une année 2024 difficile.
Les consommateurs américains, stimulés par les réductions d’impôts proposées et l’amélioration du climat économique sous la présidence de Donald Trump, devraient y contribuer de manière significative. Représentant actuellement 25 % des revenus mondiaux du luxe, les États-Unis apparaissent comme un moteur de croissance essentiel pour des acteurs majeurs comme LVMH, Hermès et Richemont.
Carole Madjo et Wendy Liu, analystes de Barclays, soulignent l’amélioration de la dynamique du secteur : « Les performances de LVMH dans la Mode et la Maroquinerie rebondissent progressivement, signalant un retournement potentiel de l’industrie en 2025. »
Chine : le poids des défis structurels
En revanche, les consommateurs chinois, moteurs de croissance de longue date du secteur du luxe, réduisent leurs dépenses en raison des difficultés économiques.
Barclays prévoit une baisse de 1 % des achats de luxe en Chine, en raison de la baisse de la valeur des biens immobiliers, de la stagnation des salaires et des inquiétudes concernant la sécurité de l’emploi.
Les dépenses intérieures devraient se contracter de 5 %, la légère croissance des achats à l’étranger (+ 5 %) n’apportant qu’un soulagement limité.
« Bien que les mesures de relance de la Chine aient eu un certain impact, le sentiment des consommateurs reste modéré », note le rapport, tempérant les attentes d’une reprise rapide.
Europe et Moyen-Orient : un optimisme modéré
En Europe, les dépenses des touristes, notamment celles des Américains et des Moyen-Orientaux, demeurent un moteur de croissance essentiel.
Des taux de change favorables et une demande refoulée pourraient stabiliser les ventes, même si la consommation locale devrait rester stable ou légèrement positive.
Le Moyen-Orient continue de surperformer, grâce à une croissance à deux chiffres pour des marques comme Richemont et Prada.
Cependant, les tensions géopolitiques et les fluctuations des prix du pétrole restent des variables critiques.
Les marques britanniques capitalisent sur le boom américain
Les marques de luxe britanniques, dont Me+Em et Kurt Geiger, profitent de la vigueur du dollar pour se développer de manière agressive en Amérique du Nord.
Kurt Geiger, qui a annoncé une hausse fulgurante de ses ventes en Amérique du Nord, de 3,1 millions de dollars en 2018 à 318 millions de dollars en 2024, est le fer de lance de cette initiative.
Gagnants et retardataires
Barclays identifie clairement les gagnants sur ce marché polarisé. Hermès, Prada et Richemont se démarquent, bénéficiant d’une clientèle fidèle à revenus élevés, d’une forte valeur de marque et d’un solide pouvoir de fixation des prix.
A l’inverse, les marques en reprise comme Kering, Swatch et Ferragamo continuent de prendre du retard, malgré des améliorations progressives dans certaines catégories de produits.
Des risques à l’horizon
Si les perspectives américaines restent prometteuses, les pressions inflationnistes et les mesures protectionnistes potentielles de l’administration Trump constituent des risques.
De même, les réformes structurelles de la Chine pourraient exacerber la volatilité à court terme.
Barclays conclut avec prudence : « Le secteur du luxe traverse une reprise fragmentée.
Les marques résilientes et bien implantées auprès des consommateurs aisés prospéreront, tandis que celles qui dépendent d’acheteurs ambitieux seront confrontées à des défis plus difficiles. »
La croissance est stimulée par une confiance accrue des consommateurs, des réductions fiscales prévues sous l’administration Trump, et un effet de richesse amélioré.
Ces éléments contribuent à une augmentation attendue de 6 % des dépenses de luxe américaines cette année.
Crédit photographie : © Louis Vuitton
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