Paris, le 23 octobre 2025 –
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McQueen, maison britannique détenue par Kering, a confirmé avoir lancé une revue stratégique complète de ses activités mondiales, accompagnée d’une consultation auprès des salariés de son siège londonien.
Selon les informations relayées par WWD, environ un tiers des postes – soit près de 55 employés – seraient concernés par des licenciements potentiels.
Cette démarche s’inscrit dans un plan triennal visant à « rétablir une rentabilité durable » et à simplifier la structure opérationnelle du siège britannique.
La maison a déclaré « restructurer son siège social au Royaume-Uni et réduire la complexité de ses marchés internationaux », tout en affirmant son engagement à soutenir les équipes durant cette transition.
« Nous nous engageons à accompagner nos employés tout au long de cette période, en leur offrant l’assistance nécessaire. Ces mesures renforceront notre position et soutiendront notre croissance à long terme », a précisé McQueen dans un communiqué.
Une maison sous tension dans un groupe en mutation
Cette réorganisation intervient alors que Kering traverse une période de forte pression financière.
En proie à une baisse de 10 % de ses revenus au troisième trimestre et à un recul de 46 % de son bénéfice net au premier semestre, le groupe de luxe français doit faire face à la contraction du marché mondial du luxe et à la sous-performance persistante de Gucci, son pilier historique.
Luca de Meo, arrivé à la direction générale du groupe en septembre, a promis de « rationaliser, réorganiser et repositionner certaines marques » afin de restaurer la compétitivité du portefeuille.
Son plan de redressement devrait être détaillé au printemps 2026, mais les premières mesures sont déjà enclenchées.
En parallèle, Kering a récemment conclu avec L’Oréal un partenariat stratégique de 4 milliards d’euros incluant l’acquisition de Creed et des licences beauté pour Gucci, Bottega Veneta et Balenciaga — signe d’un recentrage sur les segments à forte rentabilité.
McQueen, maillon fragile du portefeuille Kering
Historiquement reconnue pour sa créativité sous Sarah Burton, McQueen a peiné à trouver un nouvel élan depuis son départ.
Son successeur, Seán McGirr, peine encore à repositionner la maison entre héritage créateur et vision commerciale.
Si Kering a fermé plusieurs points de vente et cédé d’autres marques jugées non stratégiques, il continue pour l’heure de soutenir McQueen dans une logique de redressement, comme l’a confirmé Jean-Marc Duplaix, directeur général adjoint de Kering :
« Nous avons une stratégie claire pour toutes nos marques, que nous mettons en œuvre efficacement, marque par marque. À ce jour, nous n’avons aucun projet de cession. »
Le défi reste de taille : transformer McQueen en un acteur rentable et identifiable dans un portefeuille dominé par des mastodontes tels que Gucci, Saint Laurent ou Bottega Veneta.
Cette revue stratégique pourrait marquer le début d’un repositionnement plus profond, combinant réduction des coûts et réinvention créative.
Perspectives à surveiller
Les décisions à venir sur la structure et la gouvernance de McQueen constitueront un test pour la méthode Luca de Meo : rigueur financière, simplification des opérations et redéfinition du périmètre de marques jugées non essentielles.
Le sort de McQueen dira si Kering opte pour la rationalisation ou la renaissance.
McQueen cherche à restaurer une rentabilité durable après plusieurs années de contre-performances, dans un contexte de ralentissement du luxe et de pression financière sur Kering.
Crédit photographie/graphique : © McQueen
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