Paris, le 08 Septembre 2023 –
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Le monde de la mode a perdu un de ses plus discrets et néanmoins influents artisans.
Marc Bohan, directeur artistique de la maison Christian Dior pendant près de trois décennies, nous a quittés dans sa résidence en Bourgogne, à l’âge de 97 ans.
Né Roger Bohan en 1926, le jeune styliste gravit rapidement les échelons du monde exigeant de la haute couture, changeant son prénom pour Marc chez Robert Piguet car un autre Roger occupait déjà les lieux. Mais c’est chez Dior, avenue Montaigne, que Bohan a vraiment trouvé sa voix, créant une signature qui était à la fois sophistiquée et simple, avec cette pointe d’insolence qui le distinguait.
Bohan a habillé les royalties et les stars, notamment Grace Kelly, Niki de Saint Phalle et Elisabeth Taylor. Cependant, en dépit de ses célèbres amitiés et de ses amitiés, dont le lancement de Baby Dior en 1967 et Christian Dior Monsieur en 1970, il est demeuré étonnamment en retrait des projecteurs, préférant laisser ses créations parler d’elles-mêmes.
Les critiques de mode se souviennent encore de l’ovation qu’il a reçue pour sa première collection pour Dior.
Bohan avait réintroduit une certaine jeunesse d’inspiration, avec le « slim look » qui a bouleversé la mode de l’époque.
Cependant, ce ne sont pas seulement ses créations qui ont marqué l’histoire de la mode, mais également son dévouement à la marque et son engagement envers la maison Dior.
Malgré son succès persistant, la carrière de Bohan chez Dior s’est terminée de manière abrupte en 1989, remplacée par l’Italien Gianfranco Ferré.
Loin de se laisser abattre, Bohan a continué à influencer la mode, cette fois à Londres, comme directeur de la création chez Hartnell, l’habilleur officiel de la Couronne.
Bohan avait un sens aigu du style, mais il était aussi un homme de goût dans sa vie personnelle.
Il aimait voyager et monter à cheval, et après avoir vendu de nombreuses œuvres d’art qu’il avait collectionnées au fil des ans, il avait choisi de vivre entouré de pièces des XVIIe et XVIIIe siècles, reflétant son amour pour cette période historique.
Le décès de Marc Bohan marque la fin d’une époque pour la maison Dior et pour la mode elle-même. Mais alors que nous nous souvenons de lui, c’est avec une profonde gratitude pour l’héritage qu’il laisse derrière lui.
Un héritage qui, bien qu’il puisse être discret, continue d’inspirer et de façonner l’avenir de la mode
C’est avec tristesse et émotion que j’apprends le décès de Marc Bohan. Il a, pendant plus de trente ans, veillé avec un infini respect sur l’immense héritage créatif laissé par Christian Dior, qu’il a su interpréter tant dans ses lignes de haute couture que de prêt-à-porter. Les ateliers de Dior lui sont extrêmement redevables d’avoir perçu, dans des époques où cela n’avait plus rien d’évident, l’inépuisable richesse de leur patrimoine artisanal et de leurs techniques d’exception. Si cette flamme de l’exigence créative et artisanale française qu’il a patiemment et continument entretenue brille aujourd’hui de par le monde, c’est, en grande partie, grâce à lui. Bernard Arnault, PDG de LVMH
Mes jeunes années ont été accompagnées par les vêtements de Marc Bohan pour Dior. Il était un innovateur qui a réussi à insuffler à une maison charismatique telle que Dior toute la vitalité des années 1960. Il a imaginé, avec des formes, des couleurs, une attitude, une nouvelle façon de vivre la mode et d’interpréter le corps à travers les vêtements. Lorsque je suis arrivée chez Dior, j’ai beaucoup étudié son travail et il m’a inspiré de nombreuses collections, dont une avec l’artiste féministe Niki de Saint Phalle, l’une de ses grandes amies. Maria Grazia Chiuri, Directrice Artistique des collections féminines de Christian Dior Couture
Crédits photographies : Dior
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