Paris, le 19 septembre 2024 –
Dans un développement marquant pour l’industrie viticole française, le groupe LVMH a récemment acquis 1,3 hectare de vignes du domaine Poisot père & fils pour la somme impressionnante de 15,5 millions d’euros.
Cette transaction, orchestrée par la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), met en lumière la montée des prix du foncier dans la région viticole emblématique de Bourgogne et soulève des questions sur l’avenir des producteurs locaux face à des acteurs économiques de grande envergure.
LVMH, déjà propriétaire du prestigieux domaine des Lambrays à Morey-Saint-Denis, élargit ainsi son portefeuille dans une région réputée pour ses cépages raffinés, notamment le Pernand-Vergelesses, le Corton Grand Cru et la Romanée-Saint-Vivant Grand Cru.
Alors que la transaction a été saluée par certains comme une opportunité stratégique pour le géant du luxe, elle soulève également des inquiétudes quant à la viabilité économique des petits vignerons.
Jacques Devauges, régisseur du domaine des Lambrays, souligne une réalité paradoxale : « C’était à prendre ou à laisser. On ne peut pas accuser LVMH de faire exploser le prix du foncier. » Cependant, cette remarque souligne un défi croissant pour de nombreuses familles viticoles qui peinent à maintenir leur modèle économique face à l’escalade des prix.
La transaction a des répercussions non seulement sur le marché local, mais aussi sur la perception du secteur viticole français à l’international.
Alors que LVMH s’implante de manière significative dans le paysage bourguignon, la crainte de voir des terroirs historiques passer sous contrôle de grands groupes pourrait nuire à l’image artisanale et authentique du vin français.
Les défis financiers auxquels sont confrontés les petits domaines sont exacerbés par une hausse des droits de succession, poussant certains à vendre des terres héritées de génération en génération.
Le domaine Poisot, dont la réputation repose sur des années de savoir-faire, se trouve désormais dans une position délicate, continuant d’exploiter des parcelles tout en étant propriétaire des terres par un acteur extérieur.
Cette acquisition s’inscrit dans une tendance plus large observée dans le secteur viticole, où les grandes marques de luxe voient le potentiel d’investissements dans des terres viticoles de renom.
Cependant, cela soulève des interrogations sur la durabilité de cette stratégie à long terme, tant pour LVMH que pour les petits producteurs qui composent le tissu économique de la Bourgogne.
Alors que la Bourgogne continue de naviguer entre tradition et modernité, il sera crucial de surveiller les impacts de cette transaction sur l’écosystème viticole local.
Les amateurs de vin, les investisseurs et les acteurs de l’industrie devront se demander : quel sera le prix à payer pour préserver l’authenticité de cette région viticole emblématique ?
LVMH a acquis 1,3 hectare de vignes du domaine Poisot père & fils, incluant des parcelles de Pernand-Vergelesses, de Corton Grand Cru et de Romanée-Saint-Vivant Grand Cru.
Crédit photographie : Poisot Père et Fils
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