Paris, le 18 octobre 2024 –
Estimated reading time: 4 minutes
Le groupe LVMH, leader mondial du luxe, a chiffré sa contribution à la surtaxe exceptionnelle proposée par le gouvernement français à une somme comprise entre 700 et 800 millions d’euros.
Cette mesure, prévue dans le projet de budget 2025, vise à redresser les finances publiques en sollicitant les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros.
Un alourdissement fiscal historique pour LVMH
Dans un entretien avec des analystes, Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH, a indiqué que « l’impact de l’impôt supplémentaire sur les sociétés en France devrait se situer entre 700 et 800 millions d’euros ».
Cette augmentation s’inscrit dans un effort global du gouvernement pour combler un déficit public nécessitant 60 milliards d’euros.
Pour LVMH, la France, qui représente seulement 7 % de son chiffre d’affaires global, pèserait désormais pour 45 % dans les impôts payés par le groupe, contre 40 % aujourd’hui.
Cet alourdissement survient alors que LVMH, dirigé par Bernard Arnault, voit déjà un ralentissement de sa croissance en 2024.
Le géant du luxe a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 86 milliards d’euros en 2023, mais les perspectives pour 2024 sont marquées par un fléchissement, conséquence des vents contraires qui affectent l’ensemble du secteur.
Un poids fiscal qui fait grincer des dents
Pour LVMH, cette surtaxe est d’autant plus difficile à avaler qu’elle contraste avec les politiques fiscales récentes qui visaient à réduire ou stabiliser la pression sur les entreprises. « Cet alourdissement de notre charge fiscale est sans précédent dans l’histoire de l’imposition des sociétés en France », a confié une source proche du groupe.
Ce fardeau est jugé disproportionné par rapport à la contribution économique réelle de la France dans les revenus de l’entreprise, une situation qui alimente les critiques internes.
Cette hausse temporaire de l’impôt sur les sociétés n’affecte pas uniquement LVMH.
D’autres géants français ont également exprimé leur mécontentement.
Un dirigeant d’une grande entreprise a souligné que « plutôt que d’augmenter la fiscalité sur les sociétés rentables, il serait plus judicieux pour l’État de réduire ses dépenses structurelles ».
Une mesure qui fait débat au-delà du secteur du luxe
Le débat autour de cette surtaxe s’inscrit dans un contexte économique tendu pour la France.
Alors que le gouvernement s’efforce de rassurer les marchés et de maintenir ses engagements budgétaires, la mesure, bien qu’indispensable selon Bercy, est loin de faire l’unanimité.
Le monde des affaires redoute une fuite des investissements et une perte de compétitivité à long terme, surtout dans un contexte international où de nombreuses entreprises cherchent à optimiser leurs coûts fiscaux.
Pour LVMH, qui a déjà vu ses ventes ralentir au troisième trimestre 2024, la surcharge fiscale ne pourrait pas arriver à un pire moment.
Le groupe, qui a fait face à une baisse de 3 % de son chiffre d’affaires, est en train de réévaluer ses perspectives de croissance pour les années à venir.
Conclusion : une période de turbulences pour le secteur du luxe
LVMH se retrouve ainsi à l’épicentre des efforts du gouvernement pour redresser les comptes publics.
Le groupe, qui contribue déjà à hauteur de 4,5 % des impôts sur les sociétés en France, se prépare à une année 2025 particulièrement complexe.
Au-delà des chiffres, cette situation met en lumière un dilemme crucial pour l’État français : comment financer ses déficits tout en soutenant la compétitivité de ses fleurons industriels ?
Pour les analystes, la question est désormais de savoir si cette surtaxe sera effectivement temporaire ou si elle préfigure un durcissement plus structurel de la fiscalité sur les grandes entreprises en France.
Dans tous les cas, pour LVMH, l’impact financier immédiat est considérable, et les retombées à long terme sur sa stratégie de développement pourraient se faire sentir bien au-delà de 2025.
Le gouvernement français prévoit une contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros.
LVMH, en tant que leader mondial du luxe, est directement concerné par cette surtaxe, estimée entre 700 et 800 millions d’euros pour le groupe.
- Crédit photographie : LVMH
- Opportunité de carrière M&M : Talents
Pour recevoir des insights exclusifs sur les tendances et innovations du secteur du luxe, abonnez-vous à notre newsletter M&M
Conçue pour les cadres dirigeants, elle constitue une ressource incontournable pour alimenter vos réflexions stratégiques et vous positionner en acteur clé du luxe