Paris, le 15 octobre 2024 –
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LVMH, le géant mondial du luxe, s’apprête à publier ses résultats trimestriels à un moment critique pour l’industrie européenne du luxe.
Alors que les marchés chinois, traditionnellement moteurs de croissance pour des maisons comme Christian Dior, Louis Vuitton et Givenchy, continuent de vaciller, les attentes des investisseurs sont mitigées, voire pessimistes.
Les récentes initiatives de relance économique lancées par Pékin pourraient cependant offrir une lueur d’espoir pour un secteur frappé par une baisse de la demande chinoise.
Les analystes de Bank of America et Barclays estiment que les effets des mesures de relance en Chine ne se feront pas sentir avant plusieurs mois.
Toutefois, si LVMH émet des commentaires optimistes sur les tendances enregistrées lors de la Golden Week et sur un éventuel retour de la clientèle chinoise, cela pourrait raviver l’intérêt des investisseurs.
L’incertitude actuelle, reflétée par une baisse de plus de 25 % de la capitalisation boursière de LVMH depuis son sommet en mars 2023, pèse sur l’ensemble du secteur du luxe européen, qui représente près de 10 % de l’indice Euro Stoxx 50.
La Chine, encore au centre des préoccupations
Si la demande chinoise en produits de luxe s’est constituée d’environ 25 % de la croissance des ventes depuis 2015, la pandémie et les mesures de confinement subséquentes ont profondément bouleversé le comportement d’achat des consommateurs chinois.
Les vacances de la Golden Week n’ont pas vu un retour significatif aux niveaux de dépenses pré-pandémiques, avec des chiffres inférieurs aux attentes des analystes.
Selon Bank of America, la croissance des ventes pour l’ensemble du secteur du luxe atteindra son plus bas niveau depuis le début de la pandémie.
Les investisseurs se tournent désormais vers les marques résilientes et mieux positionnées pour résister aux vents contraires.
Hermès, par exemple, qui reste ancré dans le très haut de gamme, semble moins vulnérable aux fluctuations de la demande, tout comme Brunello Cucinelli, avec une croissance attendue de 10 % cette année selon BofA.
Un signal pour tout le secteur
Le rapport de LVMH mardi prochain fournira plus qu’un simple aperçu de ses propres performances ; il servira de baromètre pour l’ensemble du secteur du luxe.
Alors que des entreprises comme Kering et Burberry ont déjà émis des avertissements sur les résultats, LVMH, de par sa taille et son influence, est considéré comme un indicateur avancé de la direction que prendra l’industrie.
Comme l’indique Carole Madjo de Barclays, “les prévisions de LVMH seront essentielles pour évaluer l’efficacité des mesures de relance chinoises.
Cependant, tout n’est pas sombre. Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier Asset Management, constate que “les attentes en matière de bénéfices sont désormais plus réalistes”, et les valorisations boursières moins chères qu’elles ne l’étaient aux photos de la pandémie.
Le prix des actions de luxe, désormais négocié à environ 26 fois les bénéfices futurs, reste élevé mais inférieur aux sommets historiques.
Diversifier l’attention : au-delà de la Chine
Si la Chine reste un marché clé, certains analystes appellent à ne pas négliger les autres sources de croissance.
Zuzanna Pusz d’UBS souligne que les États-Unis, l’Europe et les marchés comme la Corée du Sud et le Japon continuent de représenter des moteurs de demande solide. Les investisseurs accordent trop peu d’attention aux 70 % restants des consommateurs de luxe dans le monde”, explique-t-elle.
Elle prévoit une croissance organique des ventes de 4 % pour le secteur en 2024, à portée par ces marchés diversifiés.
Conclusion
Alors que LVMH se prépare à dévoiler ses résultats trimestriels, les attentes sont prudentes.
Les analystes sont unanimes sur un point : les investisseurs se concentreront non pas sur les chiffres de ce trimestre, mais sur les perspectives de rebond du marché chinois et sur les commentaires de LVMH sur la façon dont le groupe anticipe l’impact des mesures de relance de Pékin.
Si la route vers une reprise rapide reste incertaine, un optimisme prudent émerge, fondé sur la résilience des acteurs les plus solides du secteur et la diversification géographique de la demande.
La Chine a contribué à environ 25 % de la croissance des ventes de produits de luxe depuis 2015. La consommation chinoise est un moteur essentiel pour des marques comme Louis Vuitton, Christian Dior et d’autres du portefeuille LVMH.
Cependant, la baisse récente de la demande en Chine suscite des inquiétudes.
- Crédit photographie : LVMH
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