Paris, le 12 février 2025 –
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En 2024, le marché mondial de la beauté a connu un bouleversement structurel : le parfum s’est imposé comme un moteur de croissance majeur, surpassant les soins de la peau et devenant la deuxième catégorie la plus performante du secteur prestige derrière le maquillage.
Selon les données de fin d’année de Circana, les ventes globales de produits de beauté aux États-Unis ont atteint 33,9 milliards de dollars , avec une croissance de 7 % pour le segment prestige , contre 3 % pour le marché de masse .
Ce basculement reflète une transformation plus profonde des préférences des consommateurs. Longtemps considéré comme un achat émotionnel ou un produit d’appoint, le parfum s’est progressivement positionné comme un investissement personnel et statutaire , en particulier dans les segments luxe et niche.
Les ventes de parfums de prestige ont progressé de 12 %, avec un cautionnement de 43 % pour les maisons de parfumerie indépendante et de 14 % pour les eaux de parfum .
En parallèle, les sprays corporels ont explosé de 94 % , offrant un engouement pour des formats plus accessibles et une approche multisensorielle de la fragrance.
Une stabilisation après l’ère de l’hypercroissance
L’industrie de la beauté de prestige, qui avait connu des hausses à deux chiffres ces dernières années, a amorcé une normalisation de sa dynamique. « 2024 a été une année de perturbation et de stabilisation » , analyse Larissa Jensen, vice-présidente senior de la beauté chez Circana.
La structuration du marché s’accompagne d’un changement de paradigme dans le commerce de détail : l’érosion du modèle de la distribution traditionnelle au profit d’expériences plus immersives et personnalisées, couplée à une digitalisation accrue, a redéfinir les stratégies des marques.
Malgré ce contexte de stabilisation, le maquillage de prestige a poursuivi sa croissance (+5 %), avec une progression spectaculaire du segment des lèvres (+19 %) .
Cette dynamique a été portée par la montée en puissance des hybrides maquillage-soin, à l’image des baumes teintés et des huiles pour les lèvres, qui capitalisent sur la tendance de la « skinification » du maquillage. 94 % des utilisatrices privilégient désormais des formules bénéficiant des bénéfices soigneusement , témoignant d’une mutation durable du marché.
Soins et Capillaires : Une Croissance Ralentie, Mais Stratégique
Si les soins de la peau ont enregistré une progression modérée (+2 % en prestige, +1 % en mass market) , certains segments affichent des performances notables.
Les soins solaires, les nettoyants et les produits dédiés aux lèvres ont tiré leur épingle du jeu , profitant d’une prise de conscience accumulée des consommateurs sur la protection et la prévention.
Dans l’univers capillaire, les soins du cuir chevelu ont dépassé de deux fois la croissance globale de la catégorie , confirmant une tendance mondiale qui dépasse les seuls États-Unis.
Le segment prestige a progressé de 9 %, contre 3 % pour le mass market , un différentiel qui souligne l’attrait croissant des consommateurs pour des formulations plus sophistiquées et des rituels inspirés du soin.
Un Consommateur Plus Sensible à la Valeur Ajoutée
Si 70 % des consommateurs déclarent que le prix reste un critère déterminant , seuls 16 % affirment ne consommer que des produits capillaires de grande distribution .
Cette dissociation entre perception du prix et valeur perçue confirme une mutation structurelle : le consommateur beauté privilégie désormais des produits à forte différenciation, que ce soit en matière de formulation, d’expérience sensorielle ou d’image de marque.
Alors que l’industrie amorce une nouvelle phase de consolidation, le défi des acteurs du marché en 2025 sera d’équilibrer la montée en gamme et l’accessibilité .
Si la croissance exponentielle des années post-pandémie semble derrière nous, les nouvelles dynamiques enregistrées en 2024 laissent entrevoir un secteur en pleine reconfiguration, où le prestige se redéfinit au prisme de l’innovation et de la désirabilité.
Le parfum est devenu la deuxième catégorie la plus performante du marché de la beauté de prestige, derrière le maquillage.
Cette montée en puissance s’explique par une demande croissante pour les parfums de niche (+43 %), la diversification des formats (sprays corporels en hausse de 94 %) et une consommation perçue comme un investissement personnel et statutaire.
Crédit photographie : Dries Van Noten
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