Paris, le 11 septembre 2025 –
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Kering a annoncé qu’il ne finaliserait pas l’acquisition totale de Valentino avant 2028, reportant une opération estimée à plusieurs milliards d’euros.
Cette décision marque le premier geste stratégique de Luca de Meo depuis sa prise de fonction officielle à la tête du groupe de luxe français, et illustre sa volonté de réduire la pression bilancielle qui pèse sur un portefeuille fragilisé.
Le deal, conclu en 2023 avec le fonds Mayhoola et initialement prévu pour 2026-2027, prévoyait que Kering rachète les 70 % restants de la maison italienne, valorisés à environ 4 milliards d’euros. Désormais, les options de vente et d’achat sont décalées respectivement à 2028 et 2029.
Cette reconfiguration contractuelle permet de retarder un engagement financier lourd au moment où l’endettement du groupe s’élève à 9,5 milliards d’euros et que ses marques phares, en particulier Gucci, connaissent un ralentissement prolongé.
Le report intervient alors que les performances de Valentino se dégradent : son chiffre d’affaires 2024 a reculé de 2 % à taux constants pour atteindre 1,3 milliard d’euros, tandis que son EBITDA a chuté de 22 % à 246 millions d’euros.
Ces résultats affaiblissent mécaniquement la valorisation de la transaction, que Kering estime désormais « substantiellement inférieure » aux 4 milliards d’euros évoqués lors de l’accord initial.
En conférence téléphonique, Luca de Meo a insisté sur la nécessité de « réduire la dette, réduire les coûts, et, si nécessaire, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines marques ».
Ce ton tranche avec la stratégie précédente, centrée sur des acquisitions emblématiques, et traduit une inflexion vers une discipline financière accrue.
Ce report envoie également un signal aux marchés : sous la pression des actionnaires, le nouveau CEO semble privilégier la consolidation du groupe et la restauration de la profitabilité avant d’engager de nouveaux investissements massifs.
L’ajustement contractuel avec Mayhoola lui donne ainsi une marge de manœuvre bienvenue dans un environnement de ventes atones et de forte concurrence.
Le groupe cherche à réduire son endettement (9,5 milliards d’euros) et à restaurer sa profitabilité.
Le report permet d’éviter une dépense de plusieurs milliards dans un contexte de ralentissement des ventes.
Crédit photographie : © Valentino
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