Paris, le 9 septembre 2024 —
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Kering SA, l’un des géants français du luxe, a vu son action chuter lundi à un niveau jamais observé depuis sept ans, les investisseurs s’inquiétant de plus en plus de l’affaiblissement de la demande chinoise, un marché crucial pour le secteur.
Le propriétaire de Gucci a enregistré une baisse de 4,3 %, marquant ainsi sa plus forte chute en près de deux mois, alors que Barclays Plc a abaissé sa recommandation sur le titre à “sous-pondération”.
Cette nouvelle débâcle survient alors même que les concurrents de Kering, comme LVMH et Hermès, ont connu un léger rebond après la débâcle du marché de la semaine dernière.
Toutefois, les analystes sont unanimes : Gucci, la marque phare de Kering, semble particulièrement vulnérable à la détérioration des conditions économiques en Chine.
“Gucci semble être particulièrement touché par le ralentissement chinois”, ont écrit les analystes de Barclays, dirigés par Carole Madjo, dans une note adressée aux clients.
Selon eux, les consommateurs chinois, de plus en plus sélectifs dans le contexte économique actuel, se tournent vers des marques perçues comme plus désirables ou exclusives.
Cette tendance pourrait maintenir Gucci dans une position difficile l’année prochaine, malgré les prévisions consensuelles d’une croissance organique de 5 % pour l’exercice 2025.
L’année 2024 s’annonce déjà comme l’une des plus difficiles pour Kering, avec une chute de l’action de 43 % depuis le début de l’année.
Cette baisse, si elle se poursuit, pourrait devenir la pire performance annuelle du groupe depuis la crise financière mondiale de 2008.
Ce déclin met en lumière les défis persistants auxquels Kering fait face pour redresser Gucci, après avoir nommé un nouveau designer en espérant revitaliser la marque.
À 13h45 à Paris, l’action Kering était en baisse de 3,9 % à 227,15 euros, effaçant plus d’un milliard d’euros de capitalisation boursière en une seule journée.
La réaction des analystes à cette dégringolade a été rapide. RBC Capital a également abaissé sa note sur Kering, la faisant passer de “surperformance” à “performance sectorielle.
Cette décision reflète un changement d’humeur plus large parmi les analystes : seuls six d’entre eux recommandent désormais l’achat de l’action, contre 23 en 2022.
L’impact de la baisse de la demande chinoise sur Kering souligne la dépendance critique de l’industrie du luxe à l’égard du marché asiatique, en particulier dans un contexte économique global marqué par l’incertitude.
Pour Kering, qui a bâti son empire en grande partie grâce à la puissance de Gucci, le défi sera de maintenir la marque compétitive face à des rivaux qui ont, jusqu’à présent, réussi à mieux naviguer dans ces eaux troubles.
Alors que Kering lutte pour redresser la barre, la pression continue de monter.
L’avenir immédiat de Gucci semble incertain, et avec lui, celui de l’ensemble du groupe.
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si les nouvelles stratégies de Kering peuvent ramener Gucci sur le chemin de la croissance ou si le groupe devra revoir ses ambitions à la baisse dans un environnement de plus en plus compétitif.
L’action Kering a chuté en raison de préoccupations croissantes concernant la demande en Chine, un marché crucial pour le groupe, en particulier pour sa marque phare Gucci.
Ces inquiétudes ont été exacerbées par une révision à la baisse des recommandations des analystes, notamment ceux de Barclays, qui ont abaissé leur note sur le titre à “sous-pondération”.
Crédit photographie : Kering
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