Paris, le 24 avril 2025 —
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Le groupe de luxe français Kering a vu son chiffre d’affaires chuter de 14 % au premier trimestre 2025, à la fois en données publiées et comparables, une baisse alimentée par les difficultés persistantes de Gucci et un climat économique incertain qui freine la consommation dans ses principaux marchés.
Sur les trois premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du groupe s’établit à 3,88 milliards d’euros, contre 4,5 milliards un an plus tôt.
Gucci, qui représente encore plus de 40 % des ventes, accuse une baisse de 25 % à données comparables, à 1,57 milliard d’euros.

Le trafic en boutique demeure faible, tandis que la performance reste affectée par le poids des collections antérieures et une transition créative toujours en cours.
La nomination de Demna au poste de directeur artistique de Gucci — effective à partir de juillet — est censée marquer un nouveau départ. En attendant, le groupe promet un renforcement de l’offre et des activations fortes dès le deuxième trimestre.
« Comme nous l’avions anticipé, le début d’année a été difficile », a déclaré François-Henri Pinault, Président-Directeur général. « Nous nous concentrons pleinement sur l’exécution de notre feuille de route pour restaurer la performance de nos Maisons. »
Une pression généralisée sur les marchés clés
Le chiffre d’affaires du retail, qui représente 73 % des ventes du groupe, a reculé de 16 % en comparable.
La région Asie-Pacifique accuse une chute de 25 %, suivie de l’Amérique du Nord et de l’Europe de l’Ouest (-13 % chacune), tandis que le Japon recule de 11 %.
Le réseau de boutiques a été rationalisé avec 25 fermetures nettes, pour atteindre 1 788 points de vente.
Le wholesale global recule de 9 %, avec un repli de 23 % pour les maisons de luxe, lié à la stratégie de distribution plus exclusive.
En revanche, Kering Eyewear et Kering Beauté progressent de 3 % et 6 % respectivement, portés par la catégorie optique en Europe et le dynamisme de Creed, notamment grâce au lancement du parfum féminin Eladaria.

Des trajectoires contrastées selon les marques

Saint Laurent enregistre une baisse de 9 % à 679 millions d’euros.
La collection printemps-été 2025 est bien accueillie, avec une résilience notable en Europe et au Moyen-Orient.

Bottega Veneta affiche une performance solide, avec une croissance de 4 % à 405 millions d’euros.
Les ventes retail augmentent de 7 %, soutenues par une forte demande en Europe, Amérique du Nord et Moyen-Orient.

Le segment Autres Maisons, qui comprend Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni et les marques de joaillerie, recule de 11 %, à 733 millions d’euros.

Balenciaga résiste en maroquinerie malgré une fréquentation en baisse, Brioni poursuit sa croissance à deux chiffres, et la joaillerie (Pomellato, Qeelin, Boucheron) continue d’afficher de bons résultats.
Désengagements ciblés et stratégie immobilière
En parallèle de ses résultats opérationnels, Kering a finalisé deux opérations stratégiques : la vente de The Mall Luxury Outlets à Simon Property Group pour 350 millions d’euros, et la création d’une joint-venture immobilière avec Ardian, portant sur des actifs d’exception à Paris, valorisée à 837 millions d’euros.
Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté du groupe de recentrer son portefeuille autour d’actifs stratégiques à forte valeur ajoutée.
La baisse s’explique par une conjoncture macroéconomique défavorable, une diminution du trafic en boutique, notamment en Asie, et la sous-performance persistante de Gucci.
Crédit photographie : KERING
Crédit graphique : KERING
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