Paris, le 3 avril 2025 –
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Hermès International poursuit l’élargissement stratégique de son conseil d’administration avec la nomination de Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, et de Bernard Emié, ancien chef de la DGSE, à quelques semaines de son assemblée générale annuelle prévue le 30 avril à Paris.
Ces deux profils de poids, l’un issu du secteur bancaire européen, l’autre de la haute fonction publique, témoignent de la volonté du groupe de luxe de diversifier ses expertises au plus haut niveau de gouvernance, tout en maintenant une structure largement dominée par les héritiers de la famille fondatrice.
Bonnafé, figure centrale de la finance française, succédera à Dominique Senequier, 71 ans, vice-présidente du conseil, également fondatrice et dirigeante du fonds Ardian.
Bernard Emié, qui a dirigé le service de renseignement extérieur français entre 2017 et 2024 après avoir été ambassadeur en Algérie, au Royaume-Uni, en Turquie et au Liban, remplacera pour sa part Alexandre Viros, ex-directeur France du groupe Adecco.
Une troisième nomination vient compléter ce mouvement : Cécile Béliot-Zind, directrice générale du groupe Bel, rejoindra également le conseil, sans remplacement explicite d’un membre existant.
Les mandats de Bonnafé et Béliot-Zind seront de trois ans, celui d’Emié limité à deux ans.
Une gouvernance en équilibre entre héritage familial et expertise externe
Ces nominations interviennent dans un contexte où Hermès reste l’un des derniers bastions familiaux du CAC 40, avec un capital détenu à 67 % par les descendants de Thierry Hermès.
Le conseil d’administration est notamment présidé par Éric de Seynes, tandis qu’Axel Dumas, représentant de la sixième génération, en est le président exécutif.
Le comité exécutif inclut également Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique, et Guillaume de Seynes, responsable des opérations industrielles.
En intégrant des profils non familiaux issus de la finance, de l’industrie agroalimentaire et du renseignement d’État, Hermès cherche à consolider la stabilité de sa gouvernance dans un environnement géopolitique complexe, tout en renforçant sa capacité d’anticipation stratégique.
Une performance boursière au-dessus du secteur
Célèbre pour ses sacs Birkin et ses carrés en soie, Hermès est aujourd’hui la deuxième capitalisation du CAC 40 derrière LVMH.
Le groupe a su maintenir une dynamique de croissance malgré la normalisation de la demande dans le secteur du luxe, bénéficiant de la rareté contrôlée de ses produits et d’un positionnement ultra-sélectif.
L’intégration d’anciens hauts fonctionnaires au sein des conseils d’administration n’est pas une nouveauté dans l’univers du luxe : LVMH s’appuie notamment sur la présence d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, depuis plus de vingt ans.
Mais pour Hermès, cette ouverture reste rare et mesurée, soulignant une inflexion dans la stratégie de gouvernance sans rupture avec son ADN.
Hermès cherche à renforcer son conseil avec des profils externes hautement expérimentés.
Jean-Laurent Bonnafé, dirigeant de BNP Paribas, apporte une expertise bancaire et financière de premier plan, tandis que Bernard Emié, ancien chef de la DGSE, incarne une capacité de compréhension stratégique et géopolitique précieuse dans un contexte d’internationalisation et de gestion des risques accrus.
Crédit photographie : Hermes
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