Paris, le 17 avril 2025 –
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Hermès International a annoncé une hausse de 10 % de ses prix aux États-Unis à compter du 1er mai, une décision motivée par l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane sur les produits importés, qui s’appliquent dès le 5 avril.
Cette hausse, limitée au marché américain, vise à compenser l’effet inflationniste des mesures commerciales, sans impacter les prix pratiqués dans les autres régions.
« La hausse des prix va concerner tous les métiers », a déclaré Carole Dupont-Pietri, responsable des relations investisseurs, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.
La maison de luxe française entend préserver ses marges tout en maintenant son positionnement exclusif dans un contexte de tensions commerciales croissantes.
La décision s’inscrit dans un premier trimestre contrasté pour Hermès, marqué par un chiffre d’affaires en hausse de 7,2 % à 4,13 milliards d’euros, légèrement en deçà des attentes des analystes.
Les performances du groupe ont pâti de plusieurs facteurs exceptionnels, notamment les incendies en Californie et une tempête de neige en Floride, qui ont temporairement affecté son réseau de distribution. Malgré cela, les ventes aux États-Unis ont progressé de 11 % à taux de change constants, soutenues par une forte dynamique en mars.
Eric du Halgouët, directeur général adjoint des finances, a souligné que l’impact des droits de douane restait incertain, mentionnant un sursis de 90 jours sur une éventuelle taxe de 25 %. « Nous restons prudents », a-t-il indiqué, tout en laissant entendre qu’une nouvelle hausse de prix pourrait être envisagée si la situation évolue défavorablement.
En Chine, les ventes ont affiché une progression modeste de 1 %, malgré un Nouvel An chinois jugé « très bon ».
Le groupe évoque une demande locale toujours fragile et un ralentissement du tourisme intérieur vers Hong Kong et Macao.
À l’inverse, les marchés matures comme l’Europe (+13 % hors France) et le Japon (+17 %) continuent d’afficher une croissance solide, tirée par la clientèle locale et la fidélité à la marque.
Les performances par catégorie restent globalement positives : la maroquinerie en hausse de 10 %, le prêt-à-porter de 7 %, tandis que les bijoux et la soie enregistrent respectivement +6 % et +5 %.
Seule la division horlogerie se replie de 10 %, malgré les nouveautés présentées à Watches and Wonders.
Malgré une croissance légèrement inférieure à ses standards historiques, Hermès dépasse ses pairs français. LVMH a enregistré un recul de 2 % de ses ventes au premier trimestre.
Pour autant, la déception relative du marché a entraîné une baisse de 2,2 % du titre Hermès en Bourse en milieu de séance.
Axel Dumas, directeur général du groupe, s’est voulu rassurant. « Dans un contexte géopolitique et économique complexe, la maison renforce plus que jamais ses fondamentaux », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Hermès prévoit l’ouverture de trois nouvelles manufactures en France et le recrutement de 1 500 collaborateurs dans les trois prochaines années.
Malgré les incertitudes, la maison réaffirme son ambition de croissance durable à taux de change constants, s’appuyant sur la qualité de ses produits, la fidélité de sa clientèle, et un positionnement inchangé dans le très haut de gamme.
Crédit photographie : Hermès
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