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Giorgio Armani désigne Giuseppe Marsocci comme nouveau directeur général

Nominations
 | 

Paris, le 16 octobre 2025 –

Estimated reading time: 4 minutes

La succession de Giorgio Armani, décédé le 4 septembre à l’âge de 91 ans, s’inscrit dans une transition méticuleusement orchestrée.

Le groupe a officialisé la nomination de Giuseppe Marsocci, 61 ans, à la tête de l’entreprise fondée il y a cinquante ans.

Dirigeant discret mais central, Marsocci occupait jusqu’alors les fonctions de directeur général adjoint et de directeur commercial monde.

Proposé à l’unanimité par la Fondation Giorgio Armani, il rejoint simultanément le conseil d’administration présidé par Leo Dell’Orco, partenaire historique du créateur et figure clé de la division homme.

La vice-présidence revient à Silvana Armani, nièce du fondateur.

L’arrivée de Marsocci symbolise une continuité stratégique : celle d’une maison qui entend préserver son indépendance tout en préparant prudemment une nouvelle ère de gouvernance.

Le PDG a salué un « projet d’une importance capitale » destiné à « perpétuer le modèle économique et la vision de la beauté » du fondateur, tout en l’adaptant à un « monde en mutation ».

Une succession encadrée par la Fondation Armani

Conformément aux souhaits testamentaires du créateur, la Fondation, présidée par Dell’Orco, détient désormais les leviers de contrôle du groupe.

Les statuts prévoient une phase transitoire de 12 à 18 mois, durant laquelle la composition du conseil d’administration sera finalisée, avant d’envisager une ouverture partielle du capital.

Selon les documents rendus publics, jusqu’à 15 % du capital pourraient être cédés à un partenaire stratégique tel que LVMH, EssilorLuxottica ou L’Oréal.

Entre la troisième et la cinquième année, la Fondation pourrait céder jusqu’à 54,9 % de participation ou, à horizon de cinq à huit ans, envisager une introduction en bourse — potentiellement sur la Borsa Italiana.

La Fondation conserverait alors une part de 30,1 % pour garantir le contrôle et la pérennité de l’identité du groupe.

Une transition pensée comme un modèle de gouvernance italienne

La nomination de Marsocci, soutenue par l’ensemble du conseil, illustre une approche de succession rare dans le paysage du luxe : planifiée, consensuelle et fondée sur la loyauté.

Leo Dell’Orco, président du conseil, a salué « la connaissance approfondie du secteur et l’esprit d’équipe » du dirigeant, soulignant que son profil « assure la continuité du parcours tracé par le fondateur ».

Cette approche prudente contraste avec les transitions plus abruptes observées récemment dans d’autres groupes de mode indépendants.

Elle conforte Milan comme pôle d’excellence pour la transmission entrepreneuriale familiale dans le luxe, au moment où l’Italie cherche à préserver ses maisons iconiques face aux conglomérats français.

Perspectives industrielles et stratégiques

Avec plus de 35 ans d’expérience dans la mode et le luxe, dont 23 au sein du groupe Armani, Marsocci a supervisé les lignes de diffusion, le développement wholesale et la stratégie commerciale mondiale.

Son profil opérationnel, allié à sa connaissance fine des marchés européens, américains et asiatiques, devrait soutenir la rentabilité du groupe dans un environnement marqué par la prudence des consommateurs haut de gamme et la montée des coûts logistiques.

Les analystes voient dans cette nomination une volonté de stabilisation et une préparation à une transition financière ordonnée, potentiellement inspirée du modèle Hermès : une gouvernance resserrée, un capital familial protégé, et une ouverture mesurée aux investisseurs extérieurs.

Qui est Giuseppe Marsocci ?

Giuseppe Marsocci est un dirigeant italien né à Turin en 1963.
Il a rejoint Armani en 2003 après un parcours dans la distribution et le marketing du luxe.
Avant sa nomination, il était directeur général adjoint et directeur commercial monde.

Crédit photographie : © Armani
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