Paris, le 22 novembre 2024 –
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La fortune de François Pinault, fondateur de Kering et figure emblématique du luxe français, a subi une chute spectaculaire, passant de 59 milliards de dollars en 2021 à 20,3 milliards aujourd’hui, selon l’indice Bloomberg des milliardaires.
Une descente marquante qui pousse l’octogénaire hors du classement des 100 personnalités les plus riches au monde pour la première fois en plus de dix ans.
Une restructuration familiale au cœur d’un empire vacillant
Sous la houlette de François-Henri Pinault, 62 ans, Kering a consolidé sa stratégie autour du luxe, délaissant son héritage multisectoriel pour devenir un acteur clé de l’industrie.
Cependant, cette transition a révélé les vulnérabilités d’un groupe encore trop dépendant de Gucci, sa marque phare.
Les performances de Gucci, historiquement volatiles, ont particulièrement souffert cette année d’un ralentissement prononcé en Asie et d’un environnement de marché mondial incertain.
Les actions de Kering ont chuté de près de 50 % en 2024, alimentant des inquiétudes quant à la capacité du groupe à diversifier ses moteurs de croissance.
Alors que François-Henri s’efforce de repositionner Gucci et de stabilisateur les autres marques du portefeuille, notamment Saint Laurent, Bottega Veneta et Balenciaga, les résultats de Kering devraient atteindre leur plus bas niveau depuis 2016. “Nous travaillons sans relâche pour créer les conditions d’un retour à la croissance”, at-il déclaré dans une récente lettre aux actionnaires.
Un défi générationnel
Cette perte de richesse illustre les pressions croissantes sur le secteur du luxe, confrontée à une demande chinoise affaiblie et à des consommateurs plus prudents dans leurs achats haut de gamme.
La rivalité avec LVMH, sous la direction de Bernard Arnault, n’a jamais été aussi palpable.
Ce dernier, bien que rétrogradé de la première à la cinquième place des fortunes mondiales, continue de dominer un marché où la compétition est grossière et les marges serrées.
François-Henri Pinault, qui partage la gestion du Groupe Artemis avec son père et ses frères et sœurs, doit désormais prouver que sa vision pour Kering peut surmonter ces défis.
La holding familiale, qui contrôle 42 % du capital et 59 % des droits de vote de Kering, a diversifié ses investissements avec des actifs comme Christie’s, des vignobles de renom et une récente acquisition de 53,3 % de Creative Artists Agency.
Toutefois, le succès de ces initiatives peine à compenser les difficultés de son fleuron.
Une histoire d’art et d’ambition
Malgré ces turbulences financières, le clan Pinault reste une force majeure dans le paysage économique et culturel. François Pinault, collectionneur d’art contemporain, a transformé ses musées à Paris et Venise en destinations incontournables, renforçant l’influence culturelle de sa famille.
De même, Artemis continue d’explorer des secteurs complémentaires, allant des industries créatives aux technologies émergentes.
Alors que le luxe traverse une période de correction, François-Henri et son équipe cherchent à redéfinir la trajectoire de Kering, misant sur l’innovation et une gestion stratégique renforcée pour affronter un marché en pleine mutation.
Le succès ou l’échec de ces efforts pourraient redéfinir le rôle de Kering dans l’écosystème du luxe mondial.
François Pinault occupe désormais la 105e place, contre la 22e en 2021.
Sa fortune actuelle est estimée à 20,3 milliards de dollars.
Crédit photographie : © Vanity Fair via Getty Images
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