Paris, le 02 juin 2025 –
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Dans une manœuvre stratégique visant à renforcer son indépendance et soutenir son expansion dans des segments à forte croissance, Dolce & Gabbana a sécurisé une nouvelle ligne de crédit de 150 millions d’euros (environ 170 millions de dollars).
Ce financement, obtenu auprès d’un consortium bancaire et partiellement garanti par l’agence italienne SACE, permettra à la maison de couture de consolider ses ambitions dans les secteurs de la beauté et de l’immobilier, tout en restructurant une partie de sa dette existante.
Selon un porte-parole de la maison, le prêt s’inscrit dans un plan de transformation plus large et s’ajoute à une dette antérieure de 400 millions d’euros, désormais partiellement remboursée.
Les négociations, entamées il y a plusieurs mois, s’inscrivent dans un contexte de mutation profonde de l’industrie du luxe, marquée par un recentrage sur les activités stratégiques et la recherche de leviers de croissance autonome.
Croissance ciblée et recentrage industriel
Alfonso Dolce, directeur général de la maison fondée en 1985, a confirmé que la division beauté est au cœur de ce virage stratégique.
Abandonnant progressivement les licences, la maison italienne a opté pour un modèle intégré de gestion directe de la production et de la distribution.
L’objectif est clair : atteindre un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros dans la beauté d’ici la fin de l’exercice 2027, avec une croissance annuelle visée de plus de 20 %.
« Nous voulons contrôler l’intégralité de la chaîne de valeur — de la formulation à la vente — afin de préserver notre identité et nos marges dans un environnement de plus en plus concurrentiel », a déclaré M. Dolce dans un entretien à Bloomberg News.
Cette stratégie répond à un double enjeu : d’une part, assurer une différenciation produit sur un segment en forte demande (parfums, maquillage, soins de la peau), et d’autre part, anticiper les mouvements de consolidation du secteur, comme en témoignent les récentes opérations de fusion-acquisition impliquant Prada et Versace.
Une diversification prudente dans l’immobilier
Outre la beauté, Dolce & Gabbana entend renforcer sa présence dans l’immobilier, notamment via des projets résidentiels et hôteliers à son image.
Ce positionnement, à l’intersection du lifestyle et du patrimoine, vise à capturer la valeur ajoutée de la marque au-delà du vêtement et de l’accessoire.
« Le luxe ne peut plus se limiter à des catégories figées. Nos clients cherchent désormais des expériences immersives, des lieux à habiter et à vivre », précise une source proche du dossier.
Préserver l’indépendance dans un secteur sous pression
Dans un contexte de ralentissement mondial de la demande en produits de luxe — notamment en Chine et aux États-Unis —, cette levée de fonds reflète également une volonté affirmée de rester indépendant.
Contrairement à certaines maisons rivales qui cherchent un adossement à des groupes cotés, Dolce & Gabbana privilégie une croissance organique, sous contrôle familial.
Si les marchés saluent généralement les mouvements de consolidation, cette approche pourrait séduire des investisseurs sensibles à la singularité de la marque et à son potentiel de valorisation dans les années à venir.
Pour financer sa croissance dans les secteurs de la beauté et de l’immobilier, tout en refinançant une partie de sa dette existante.
Crédit photographie : © Dolce & Gabanna
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