Paris, le 07 novembre 2024 –
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La directrice des ressources humaines et synergies de LVMH, Chantal Gaemperle, figure emblématique du groupe depuis près de deux décennies, a été mise à pied dans la perspective d’un licenciement, selon des informations relayées par le média spécialisé La Lettre.
Cette décision survient après une enquête interne approfondie, marquant un changement significatif dans la gouvernance du plus grand groupe de luxe au monde, dirigé par Bernard Arnault.
À 62 ans, Chantal Gaemperle, qui occupe ce poste stratégique depuis 17 ans et siégeait au comité exécutif de LVMH, a été escortée hors du siège emblématique de l’entreprise, situé au 22 avenue Montaigne, sous la supervision d’agents de sécurité.
Selon La Lettre , cette mise à pied est le résultat de plusieurs mois d’enquêtes menées par les équipes de l’administration générale et des affaires juridiques du groupe, se concentrant notamment sur des questions de cumul d’avantages en nature.
La nature de ces avantages n’a pas été prévue, mais ils impliqueraient des éléments provenant de nombreuses marques prestigieuses de LVMH, telles que Louis Vuitton, Dior et Moët Hennessy.
LVMH, contacté par plusieurs agences de presse, a pour l’instant refusé de commenter l’affaire.
Le départ de Gaemperle s’inscrit dans un contexte de reconfiguration au sein du groupe, alors que plusieurs figures de la direction sont sur le départ ou récemment remplacées.
Fin octobre, Chris de Lapuente, PDG de la division « distribution sélective », qui chapeaute notamment Sephora et Le Bon Marché, a pris sa retraite, laissant un poste vacant dans cette branche clé.
Cécile Cabanis, ancienne directrice financière de Danone, a récemment rejoint le comité exécutif en tant que directrice financière adjointe et est pressentie pour succéder à Jean-Jacques Guiony, actuel directeur financier de LVMH.
La mise à pied de Gaemperle met en lumière des tensions internes au sein de la gouvernance de LVMH, qui, sous la direction de Bernard Arnault, a connu une période de transformations rapides pour adapter le groupe aux enjeux contemporains.
Ce départ intervient également dans un contexte où LVMH fait face aux nouvelles attentes de la part de ses actionnaires et de son audience mondiale en matière de gouvernance d’entreprise et de transparence.
Un remaniement au cœur de la direction
L’éviction de Gaemperle pourrait refléter une volonté de restructuration et de renouvellement de la gouvernance dans un secteur où la gestion des talents et des synergies internes est devenue cruciale pour soutenir une croissance durable.
La DRH avait joué un rôle déterminant dans la définition de la stratégie de ressources humaines du groupe, œuvrant à renforcer l’image de LVMH en tant qu’employeur de référence dans l’industrie du luxe.
Cependant, cette affaire pourrait bien redéfinir la perception de la gestion des ressources humaines chez LVMH et soulève des questions quant aux choix stratégiques qui guideront la gouvernance du groupe dans les années à venir.
Avec une moitié du comité exécutif en cours de renouvellement, LVMH semble entrer dans une phase de transition marquée par un effort pour attirer et fidéliser de nouveaux publics et répondre aux attentes de gouvernance de plus en plus strictes.
La nomination de Cécile Cabanis, figure clé de l’industrie agroalimentaire et réputée pour ses compétences en matière de finance durable, laisse entrevoir un possible virage stratégique pour LVMH, peut-être vers une approche plus rigoureuse et transparente dans la gestion des ressources humaines et des avantages en nature.
Une transition qui interroge sur la vision de Bernard Arnault pour l’avenir de LVMH
Alors que Bernard Arnault continue d’imprimer sa marque sur la gouvernance de son empire, ces remaniements stratégiques pourraient annoncer une volonté de resserrer les contrôles internes et de renforcer la culture de conformité du groupe.
La mise à pied de Gaemperle, figure respectée et proche de la direction, soulève également des interrogations sur les priorités du groupe en matière de gestion et de gouvernance.
La question reste ouverte quant à savoir si ces changements anticipent une nouvelle ère de transparence au sein de LVMH ou s’ils témoignent de tensions internes plus profondes.
Le départ de Gaemperle laisse un poste vacant au sein du comité exécutif, à un moment où la demande pour des dirigeants capables de naviguer dans un environnement de plus en plus complexe et exigeant n’a jamais été aussi forte.
Gaemperle laisse derrière elle un héritage fort en matière de parité et d’inclusion.
Il y a plus de 15 ans, elle avait lancé EllesVMH, une initiative ambitieuse visant à promouvoir le développement professionnel des femmes dans le groupe.
Structurée autour de trois piliers – la parité avec un objectif de 50 % de femmes aux postes clés, l’équité salariale, et la transmission par le biais des réseaux EllesVMH à l’échelle mondiale – cette initiative a durablement marqué la culture interne de LVMH .
Chantal Gaemperle était la directrice des ressources humaines et des synergies chez LVMH depuis 17 ans et membre du comité exécutif.
Elle a joué un rôle clé dans la gestion des talents et la stratégie RH du groupe.
Crédit photographie : © LVMH
Sources : La Lettre
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