Paris, le 30 avril 2025 –
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La Villa d’Este, joyau Renaissance sur les rives du lac de Côme, s’est transformée le temps d’un après-midi en studio à ciel ouvert pour Chanel.
Sous la direction de Bruno Pavlovsky, la maison française a livré une démonstration de storytelling maîtrisé : décor somptueux, hommage à Visconti, allusions à Romy Schneider et mise en scène cinématographique signée Sofia Coppola.
Ce n’est pas un hasard si Chanel a choisi ce lieu emblématique.
La Villa Erba — autre demeure de Visconti — se trouve à quelques encablures, et les liens entre Gabrielle Chanel et le cinéma sont savamment réactivés.
À travers cette scénographie, la maison inscrit sa croisière 2026 dans une temporalité plus narrative, à l’heure où le marché appelle à une différenciation qualitative plus que quantitative.














En coulisses, Chanel orchestre également une transition stratégique.
L’arrivée du directeur artistique Matthieu Blazy en avril, bien que discret sur ce défilé, ouvre une nouvelle page créative.
Pavlovsky évoque une « nouvelle énergie », sans bousculer les fondamentaux de la grammaire Chanel : tweed, camélias, perles, mousseline et broderie.
Dans le même temps, Chanel investit dans son écosystème.
L’acquisition d’une participation minoritaire dans Mantero, tisseur historique basé à Côme, est plus qu’un signal symbolique : c’est une action concrète pour sécuriser l’excellence italienne.
Mantero, fournisseur de la maison depuis 52 ans, incarne cette stratégie de fidélité industrielle.
Le groupe applique ici sa vision long terme déjà observée avec Cariaggi (cachemire), où Chanel détient une participation conjointe avec Brunello Cucinelli.
Sur le plan économique, Chanel fait preuve de prudence.
Alors que la Chine sort difficilement de 2024, la marque affiche une stabilité de chiffre d’affaires.
Les ouvertures sont désormais tactiques — six à huit par an — et la priorité est donnée à la rénovation du réseau existant.
En parallèle, la marque adopte une stratégie attentiste face aux droits de douane américains, tout en assumant sa politique d’harmonisation tarifaire.
En somme, Chanel articule aujourd’hui son développement autour de trois leviers : la culture (cinéma et patrimoine), la structure (réseau et production) et la création (avec Blazy en figure montante).
La croisière 2026 devient ainsi le manifeste feutré d’une maison en mutation maîtrisée.
La Villa d’Este, sur le lac de Côme, fait écho à l’univers cinématographique de Luchino Visconti et à l’héritage de Gabrielle Chanel dans le film « Boccaccio 70 ».
Le lieu renforce la dimension narrative du défilé.
Crédit photographie : CHANEL
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