Paris, le 7 décembre 2024 –
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Alors que l’économie chinoise peine à rebondir après une crise immobilière prolongée, Bulgari, joaillier emblématique du groupe LVMH, recentre ses priorités stratégiques sur l’Inde.
Jean-Christophe Babin, PDG de Bulgari, a récemment dévoilé lors d’une interview à Bloomberg TV les ambitions de la marque pour capter la forte dynamique économique et démographique indienne.
Une décision qui reflète les défis croissants rencontrés par le secteur du luxe en Chine, traditionnellement l’un des moteurs de croissance de l’industrie.
Un marché indien en pleine ascension
Avec 13 points de vente répertoriés sur le territoire indien, Bulgari prévoit d’intensifier ses efforts pour faire de l’Inde l’un de ses marchés clés à l’échelle mondiale. « Nous prévoyons que davantage de produits de luxe arriveront dans les mois ou les années à venir, ce qui propulsera l’Inde, si ce n’est dans le top trois, mais probablement dans le top cinq ou le top huit des marchés mondiaux », a déclaré Babin. En s’appuyant sur une classe moyenne en expansion et un appétit croissant pour le luxe, le joaillier entend exploiter le potentiel sous-jacent d’un marché encore en développement.
Ce repositionnement intervient à un moment où l’Inde se distingue par une résilience économique et des perspectives de croissance robustes, contrastant avec les incertitudes pesant sur la Chine.
La Chine : un moteur en perte de vitesse
Traditionnellement un pilier pour les maisons de luxe, le marché chinois montre des signes de faiblesse. La demande de produits haut de gamme y a fléchi au cours des neuf premiers mois de l’année, impactée par une économie ralentie et une crise prolongée dans le secteur immobilier.
Face à cette situation, Bulgari a décidé d’adopter une approche numérique en Chine, avec pour objectif d’atteindre les clientèles des petites villes via des canaux en ligne.
Cette stratégie marque un tournant pour une industrie habituée à investir lourdement dans des boutiques physiques dans les grandes métropoles.
« L’économie chinoise mettra probablement plusieurs années à absorber l’excès de capacités de production et d’immobilier avant de rebondir pleinement », a observé Babin, ajoutant que l’ombre de comparaisons défavorables avec une année 2023 exceptionnelle pèse également sur les performances actuelles.
Une perspective globale
Malgré ces vents contraires, le secteur du luxe reste relativement épargné par certaines incertitudes géopolitiques, notamment les menaces de nouvelles barrières douanières imposées par les États-Unis. Babin estime que les produits de luxe européens jouissent toujours d’une solide position concurrentielle sur les marchés asiatiques.
En redéfinissant sa stratégie pour s’appuyer davantage sur des marchés émergents comme l’Inde, Bulgari cherche à équilibrer les risques tout en saisissant les opportunités de croissance mondiale.
Cette approche reflète une tendance plus large dans l’industrie, où les géants du luxe réévaluent leurs priorités pour répondre aux évolutions économiques et aux aspirations d’une clientèle de plus en plus diversifiée.
Avec cette vision pragmatique et une exécution ciblée, Bulgari pourrait non seulement renforcer sa position en Inde, mais aussi inspirer d’autres acteurs du luxe à explorer des avenues moins conventionnelles dans un monde post-pandémique en mutation.
Bulgari perçoit un fort potentiel en Inde en raison de sa croissance économique robuste, de sa démographie favorable, et de l’essor d’une classe moyenne aspirant aux produits de luxe.
L’Inde représente une opportunité stratégique pour diversifier ses marchés et compenser la baisse de la demande en Chine.
Crédits photographie : Bulgari
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