Paris, le 26 février 2025 –
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Les actionnaires d’Apple ont rejeté mardi une proposition visant à démanteler les initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) de l’entreprise, infligeant un revers aux militants conservateurs qui s’opposent à ces programmes dans le monde des affaires américain.
La proposition, soumise par le Centre national de recherche sur les politiques publiques – un groupe de réflexion prônant le libre marché – n’a recueilli que 210,45 millions de voix en sa faveur, contre 8,84 milliards de voix en opposition.
Son rejet confirme l’adhésion des investisseurs aux initiatives DEI, bien que la politique climatique aux États-Unis ait conduit plusieurs grandes entreprises, dont Meta et Alphabet, à réduire leurs engagements en la matière.
Une résistance aux pressions politiques
Le vote intervient alors que la remise en cause des politiques DEI s’intensifie aux États-Unis. Donald Trump, favori pour l’investiture républicaine à l’élection présidentielle, a publiquement clairement ces programmes, les qualificatifs de discriminatoires, et a suggéré que le ministère de la Justice pourrait ouvrir des enquêtes pour examiner leur conformité avec la législation fédérale.
Apple a défendu ses initiatives, affirmant qu’elles ne reposaient pas sur des quotas et qu’elles s’inscrivaient dans une démarche globale visant à favoriser l’inclusion.
Parmi ses actions notables figurent un soutien financier aux universités historiques noires aux États-Unis et des initiatives internationales, comme la formation au codage pour les populations autochtones du Mexique ou la collaboration avec des organisations communautaires en Australie.
« La force d’Apple a toujours résultat de l’embauche des meilleurs talents et de la création d’une culture où des perspectives diverses se rencontrent pour innover », a déclaré Tim Cook, directeur général du groupe, lors de l’assemblée annuelle des actionnaires.
Cependant, Cook a reconnu que l’évolution du paysage juridique pourrait amener Apple à ajuster sa stratégie. « Nous allons être amenés à apporter quelques changements pour nous conformer, mais notre engagement envers la dignité et le respect ne faiblira jamais », a-t-il ajouté.
L’influence de l’environnement réglementaire
Les politiques DEI se sont généralisées après 2020, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter . Mais elles sont désormais scrutées de plus près, en raison de décisions judiciaires et de changements dans la réglementation.
La Cour suprême des États-Unis a notamment invalidé l’action affirmative dans les admissions universitaires, alimentant les critiques sur l’application de principes similaires dans le secteur privé.
Plusieurs entreprises, soucieuses d’éviter d’éventuels litiges, ont revu leur approche. Apple a assuré à ses actionnaires avoir mis en place un dispositif de surveillance pour minimiser les risques légaux.
Des préoccupations sur l’IA et la gouvernance
Lors de cette même assemblée, les actionnaires ont également voté contre une proposition visant à exiger un rapport sur les risques liés aux projets d’intelligence artificielle d’Apple.
Malgré une mobilisation plus forte que pour d’autres initiatives, la proposition n’a qu’1,04 milliard de votes favorables contre 7,96 milliards d’oppositions.
En parallèle, les actionnaires ont approuvé toutes les recommandations de la direction, y compris celles liées aux rémunérations des dirigeants.
Apple a également mis en avant ses investissements aux États-Unis, annonçant un plan de dépenses de 500 milliards de dollars sur les quatre prochaines années.
L’initiative a été saluée par Donald Trump, quelques jours après une rencontre rapportée entre le dirigeant républicain et Tim Cook.
Un test pour les grandes entreprises américaines
Le vote des actionnaires d’Apple illustre un dilemme auquel sont confrontées de nombreuses entreprises américaines : maintenir des politiques DEI, perçues comme bénéfiques pour l’attractivité et l’innovation, tout en s’adaptant à un environnement juridique et politique de plus en plus hostile.
Si certaines sociétés comme Costco ont récemment fait face à des propositions similaires – elles aussi rejetées –, la pression continue de monter, notamment à l’approche de l’élection présidentielle américaine.
Dans ce contexte, Apple devra naviguer entre engagement en faveur de la diversité et adaptation aux évolutions réglementaires, tout en protégeant sa réputation et sa relation avec ses investisseurs.
Un groupe de réflexion conservateur a soumis une proposition visant à supprimer les initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) d’Apple, invoquant des risques juridiques et des évolutions réglementaires aux États-Unis.
Crédit photographie : Apple
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